Notre territoire est riche d’histoires et de personnalités qui ont contribué à façonner l’identité du Pays de Saint Gilles Croix de Vie. A travers ses 3 nouveaux portraits, plongez dans le passé et redécouvrez les héros locaux qui ont fait de notre région ce qu’elle est aujourd’hui. Zoom sur Charles Atamian, Arthur Léon Des Ormeaux et Louis XIII.

CHARLES ATAMIAN (1872 – 1947)

Elévé par des parents musiciens, Charles Atamian grandira dans un milieu bercé par l’art. Âgé d’à peine 14 ans, il quitte sa ville natale, Constantinople, en 1886 pour Venise, afin d’étudier la peinture. Après l’obtention de son diplôme de fin d’études au Collège Moorat-Raphael, il intègre l’Accademia, prestigieuse école des Beaux-Arts.

Après un retour au pays à la fin de ses études, il prendra la direction de l’Italie quelques années plus tard où il retrouvera sa femme, Valérie. Ensemble en 1897, ils poseront leurs valises comme bon nombre d’artistes à l’époque dans la capitale du romantisme et de l’art, Paris.

Charles Atamian, autoportrait

Itinéraire d’un peintre en quête de lumière

Entre 1903 et 1911, Charles Atamian se spécialisera dans l’illustration de livres et de revues. Grâce à cette activité très lucrative, il partira souvent en vacances avec sa famille au bord de mer. L’occasion pour ce dernier de réaliser de nombreuses toiles au gré de ses escapades familiales.

En 1920, il posera ses valises à Saint-Jean-de-Luz, en vue de trouver de la matière pour préparer une première exposition personnelle. Après plus d’un mois à peindre la ville basque et ses environs, Charles Attamian rentrera à Paris avec de nombreuses toiles. Ses peintures feront bel et bien l’objet d’une exposition, mais sans susciter l’engouement espéré. Affecté par cette amère expérience, le peintre ne remettra plus les pieds au Pays Basque.

La côte de lumière

Sur les conseils d’un ami peintre lui vantant les mérites de la luminosité de la côte vendéenne, Charles Atamian se rendra à Saint-Gilles-sur-Vie avec sa famille durant l’été 1923. Il fréquentera très régulièrement la Grande Plage pour peindre. À la fin de l’été, Charles Atamian et sa famille rentrent à Paris. De retour dans son atelier, l’artiste sélectionnera ses meilleures peintures pour les présenter à plusieurs galeries. Contrairement aux peintures réalisées au Pays Basque, les tableaux réalisés à Saint-Gilles rencontreront un fort succès !

Saint-Gilles, la nouvelle muse

Jusqu’en 1939, Charles Atamian passera de longs étés sur la Grande Plage à peindre sur le vif ses proches et quelques heureux baigneurs. Dans son atelier à ciel ouvert, Il réalise plus de 200 œuvres, principalement des huiles sur toile. Chacune de ses peintures se démarque par un travail saisissant autour de la lumière et du mouvement.

Pour toutes ses œuvres, le peintre sera nommé citoyen d’honneur en 1993 par la ville de Saint Gilles Croix de Vie.

Les œuvres de Charles Atamian exposées à Saint Gilles Croix de Vie

Maud Bianchi-Atamian, petite-fille de Charles Atamian, a fait don de nombreuses œuvres à la ville de Saint Gilles Croix de Vie.
Pour mettre en lumière cette précieuse collection, il existe un espace dédié au sein de la bibliothèque, permettant de contempler 40 toiles.


Arthur LÉON DES ORMEAUX (1850 – 1925)

Artiste aux multiples talents (sculpteur, peintre..) , Arthur Léon des Ormeaux n’est pas très connu du grand public alors que ses ouvrages comptent parmi les plus incontournables de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. En voici trois que vous pouvez admirer dans le quartier de Croix-de-Vie.

La villa Miramar

Il s’agit de la première villa balnéaire construite à Croix-de-Vie (1883). Elle sera le point de départ de nombreuses autres constructions, de la Corniche jusqu’au quartier de Sion sur l’Océan à Saint-Hilaire-de-Riez.

La villa Miramar se distingue des autres villas arborant une architecture « classique » car elle est tout en asymétrie. Cette villa à deux étages en forme de L, flanquée à l’arrière d’une petite tour, est construite en schiste dans un souci d’harmonie avec le sol de la Corniche.

Cette villa porte le nom de Miramar qui veut dire en espagnol « vue sur mer » ou « qui regarde la mer ».

L’artiste a habité la villa Miramar pendant près de quarante ans, avant de rendre son dernier soupir dans ses lieux, le 26 décembre 1925.

la chaire de l’église Sainte-Croix

Pièce maîtresse de l’église Sainte-Croix, la chaire fut réalisée par Arthur Léon des Ormeaux. Réalisée en pierres de Charentes, la chaire est le fruit d’un travail de long labeur. Commencée en 1896, l’œuvre sera finalisée en 1902. Véritable chef-d’œuvre de sculpture, l’édifice est orné par une impressionnante quantité de symboles et de scènes de la Bible.

Le monument aux morts du quartier Croix-de-Vie

Militaire de carrière, Arthur Léon des Ormeaux a pris part à la Première Guerre mondiale en tant que capitaine instructeur et capitaine trésorier pour la 85ᵉ d’infanterie. Marqué par la violence du conflit, il fait don de sa chambre funéraire (de style néoclassique) à la commune de Croix-de-Vie, le 2 mars 1919, afin qu’elle devienne le Monument aux Morts. L’artiste est à l’origine de l’ensemble des décors du monument. On y retrouve un mélange de figures religieuses et d’éléments patriotiques tels que la Croix de Guerre, le drapeau Français, Jeanne d’Arc et bien d’autres.


Louis XIII (1601-1643)

La Bataille de l’île de Rié – 16 avril1622

Le saviez-vous ? Louis XIII est venu en personne combattre les protestants de Benjamin Rohan, (seigneur de Soubise) en 1622. C’est sur l’Ile de Riez (Notre Dame De Riez et Saint Hilaire de Riez), entre marécages et cordon dunaire, que s’est déroulée la confrontation.


À l’époque, les Protestants ont pris pied aux Sables-d’Olonne et convoitent un port supplémentaire, celui de Saint-Gilles, pour faciliter le contact avec les Anglais. D’abord repoussés à Saint-Gilles, les huguenots (protestants) prendront ensuite place sur l’île de Rié.

Connues pour leurs sévices et leurs pillages, les armées protestantes sont craintes de tous. Après avoir soulevé le pays nantais, conquis les Sables d’Olonne, et semé la terreur en Bas-Poitou, Louis XIII n’aura d’autre choix que de s’investir dans une attaque frontale pour rétablir l’ordre. Le souverain quitte Paris le 20 mars 1622, et débarque à Nantes le 10 avril pour arriver à Challans le 14 avril. 2 jours plus tard, l’armée royale encercle l’île.

Regroupés sur l’Ile de Rié, Benjamin Rohan et ses 7 000 hommes font face aux troupes du Roi et celles de La Rochefoucauld, soit 12 000 hommes. Malgré les trois assauts successifs lancés par La Rochefoucauld, Soubise qui dispose d’une artillerie importante, résiste. Pour surprendre son opposant, le Roi prend la décision de prendre l’armée de Soubise à revers en contournant l’île à marée basse. À minuit, l’armée avec le roi en tête profite d’une marée, qui ne sera bientôt plus basse, pour pénétrer sur la zone occupée. À 4 h 00 du matin, l’assaut sera lancé.

Pris au piège sur l’île, les protestants sont anéantis. Selon les dernières estimations des historiens, près de 4 000 soldats protestants auraient péris et 1500 furent envoyés aux galères. Bien avant l’attaque, Soubise avait abandonné le champ de bataille en compagnie de 30 cavaliers.

Bon à savoir

  • Après la victoire de la bataille de Rié, le roi Louis XIII fera remettre à l’église de Notre Dame de Riez un ostensoir de grande valeur pour remercier la population locale de son soutien. Le peintre Henry Simon réalisera un tableau qui propose une mise en scène du « Don de l’ostensoir du roi Louis XIII à la paroisse ». L’œuvre est exposée dans l’enceinte de l’église.
  • À Saint Hilaire des Riez, replongez-vous dans l’histoire des deux conflits (Bataille de Rié et Soulèvement des Mathes) grâce à un sentier de découverte.
  • L’église Sainte Croix de Saint Gilles Croix de Vie abrite un joli vitrail retraçant la bataille de Rié (visible à l’aile gauche en direction du chœur).